
ENTREPRISES L’État français s’oppose à un rachat de Carrefour par le canadien Couche-Tard Bruno Le Maire s’inquiète pour la sécurité alimentaire des Français et pour l’emploi. IVAN LETESSIER MARIE BARTNIK
Douche froide pour Carrefour et ses principaux actionnaires. Alors que le géant français de la distribution venait tout juste d’engager des pourparlers en vue de se vendre au prix fort au groupe canadien Couche- Tard, le ministre de L’Économie a opposé mercredi soir son veto à une telle opération. DISTRIBUTION « Carrefour est un chaînon essentiel de la souveraineté et la sécurité alimentaire des Français, qui est en jeu dans cette opération, a souligné Bruno Le Maire sur France 5.
Le jour où vous allez chez Carrefour et qu’il n’y a plus de pâtes, plus de riz, plus de biens essentiels, vous faites comment ? Je ne suis a priori pas favorable à l’idée que carrefour se fasse racheter par un groupe étranger. » Peu auparavant, le ministre de l’Économie avait fait part de ses réserves en téléphonant à Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, ainsi qu’aux deux principaux actionnaires du distributeur français, Bernard Arnault et Philippe Houzé, représentant de la famille Moulin au conseil d’administration du groupe. « Nous pouvons dire non, car nous avons ajouté la distribution alimentaire à la liste des secteurs protégés par le contrôle des investissements en France dans le cadre de la loi Pacte », a précisé Bruno Le Maire.