Allongée sur la plage, Mes rêves défilent Au soleil comme un mirage, Mêlés à la douce brise Et j'entends le chant des rieuses, Dansant comme des badauds Autour d'un semblant Radeau de La Méduse.
Je perçois les cris des naufragés Revenants de l'enfer des océans ; Neptune les aurait-il épargnés Pour avoir eu, jusqu'au bout, le cran Et la rage de survivre à la furie De la mer en gagnant enfin le rivage ?
Je me redresse...Non ! Je n'ai pas rêvé ! De pauvres bougres au visage blême, Le regard hagard, vêtements en lambeaux, Délavés par tant d'intempéries essuyées Pendant tout ce périple...ils avançaient... Je n'osais bouger, je restais complètement rivée.
Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils donc Ces hommes, femmes et enfants pleurant Et parlant un langage que j'ignorais? J'ai les mains moites... J'en déduis qu'ils devaient venir de très loin. Comment ont-ils pu supporter pendant Des jours durant ce voyage de l'impossible Dans des conditions abominables Sur des frêles embarcations de fortune... Je frissonne à en avoir les pieds pointes.
On dit que l'espoir est une terre lointaine... Je compatissais en remerciant Hélios Qui a su insuffler à ces voyageurs de l'enfer Quelques chansons fredonnées, originaires De leur pays, qui les ont aidés à surmonter La peur au péril de leur vie, Ces déracinés par nécessité ayant fuit un pays Ravagé par la misère, la guerre et la haine.
(L.M. mai 2010 www.lisemary-labyt.fr)
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